Jour de soif 2013 - Bourgueil - P. et R. Gauthier - Domaine du Bel-Air

Jour de soif 2013 - Bourgueil - P. et R. Gauthier - Domaine du Bel-Air

De passage chez un caviste inhabituel, je tombe sur cette bouteille avec qui j'avais "sympathisé" la semaine dernière en simple dégustation. En fait, ce n'était pas le même millésime ! Effectivement à l'ouverture, je ne retrouve pas les mêmes sensations. 

A côté, un Morgon VV 2013 de Bouland ouvert de la veille, fait office de référent et inversement ! 

La robe est plutôt claire, fidèle à ce qu'on attend d'un Bourgueil léger. Le nez exprime la typicité du cabernet franc dans un registre frais et moyennement expressif (y'a d'la lecture mais il faut aller la chercher !). Une sorte de framboise-mûre fraiche très dominée par le végétal poivré,le jus de poivron en sourdine (vaguement, pas sûr même !), un léger recoin acétique. On pourrait se laisser convaincre par la violette derrière un solide fond de goudron. Tout ça est très fondu, mêlé. L'herbacé-acétique-goudronneux-fruité-violette s'impose sur fond de verre. C'est quand même très austère végétal ! 

La bouche est pleine, elle surprend par son volume, son gras, sa rondeur, sa fraicheur qui s'articule sur des arômes fruités lointains et prioritairement de type végétal, alliés à un caractère acétique (de la volatile peut-être ?). Rien de typé "Nature" pourtant dans ce vin Bio. J'ai beaucoup de mal avec cette saveur herbacée-métallique qui s'impose rapidement jusqu'en finale. Elle me rappelle des souvenirs d'enfance lorsque je posais ma langue sur les 2 lames de la pile Duracell (C'est pas pour me la jouer à l'ancienne, mais ça fait belles lurettes que j'ai perdu l'objet de vue !). Autrement dit, c'est un peu dur, on est pas vraiment dans la séduction du fruit ! Le développement en bouche est un peu court en plus. 

En face, le Bouland (qui joue un peu dans la même coure des vins frais, fruités, épicés ayant une bonne mâche), se révèle différent, pas tellement plus causant. C'est en bouche que les deux vins contrastent. Le Morgon a davantage de matière, il est plus rond, soyeux, ample (non lié à la teneur en alcool). La maturité est plus souriante tout en restant fraiche, la finale est herbacée et rafraichissante, sans afficher la dureté métallique du vin précédent. L'acidité et la longueur sont ici sans commune mesure ! . A l'évidence le Morgon a de la réserve, je suis plus circonspect sur le Bourgueil (circonspect !...je sais, ça fait rire !). Malgré ma circonspection !...ce millésime 2013 me charme moins que le 11 goûté il y a peu ! Sans-doute lui faut-il un peu de garde pour se révéler. 

En l'état, 

ASSEZ BIEN + 

NB: Fond de bouteille à J+2. Le nez s'est épuré et stabilisé, je ne retrouve plus la pointe de supposée volatile. C'est bien graphite-fruité avec de la cendre, très frais avec un joli végétal. Bien typé Cabernet Franc. Jusque-là je trouve ça très entrainant. Ca se corse en bouche où le vin délivre rapidement des sensations de dureté, accompagnées d'une trop grande fluidité. Le vin serait-il trop sec concernant la résiduelle ? Allié en tout au côté herbacé, le ménage est difficile et envoie des informations de minceur un peu glacante, comme si l'on passait le plat de la lame fraiche d'un couteau sur la langue ! Bonne matière et volume en attaque seulement, très léger par la suite. C'est assez court. Fin de bouche un peu poudreuse (aucun résidu tartrique dans le fond de verre). Je confirme quasi mot pour mot les impressions citées plus haut (Excepté le côté acétique. Le côté métallique apparait moins pile électrique !) AB-AB+