Philippe Gilbert – Menetou Salon 2013

Au hasard d'une dégustation chez un caviste, je découvre ce vigneron qui travaille en biodynamie. Ca me plait tellement, que je repars avec une boutanche. J'en salive d'avance et me dis que ça serait vraiment dommage de ne pas l'accompagner d'un bon petit fromage...de chèvre. Je passe un bon moment à emmerder la fromagère ! Le Trèfle trop dur, celui à gauche trop frais... Finalement j'ai eu du flair sur ce Selles-sur-Cher, parfait, fondant avec un ourlet coulant ! 

Ma baguette favorite au passage ! 

Au cours de la dégustation, le vin semblait très fermé (une bouteille sans doute ouverte depuis peu de temps). Lui faisant la remarque, Philippe Gilbert m'invoque le prétexte d'un jour racine. Après avoir vérifié, il avait raison, nous serons "carotte" jusqu'à mercredi prochain ! Je le remercie pour sa sincérité, m'excuse d'avoir vérifié et du jugement expéditif. 

J'avoue n'avoir jamais eu le déclic sur le sauvignon mais là j'ai craqué ! Mon expérience sur le Chenonceaux Eclat de de Silex 2013 de Michaud vraiment trop "demi-sec" et exotique n'ayant rien changé à ma position. 

La robe est claire. 

Après une bonne demi-heure d'aération, le nez s'exprime pleinement. Il affiche une douceur franche et mûre de citron vert, de citron confit, de pomelo moyennement rose, de buis, de melon en début de maturité (à peine), de pêche pas très mûre, de bourgeon de cassis avec un poil d'abricot vert. Je retrouve les caractéristiques du Michaud mais en moins mûres et exotiques et surtout sans le côté excessif de chèvrefeuille artificiel que je n'avais pas aimé. 

La bouche est remarquable de fraicheur, hyper acidulée, pleine, ronde, soyeuse avec une belle densité. La tension est remarquable, grasse et élancée. La finale est très salivante et offre un soupçon d'amers discrets avec une légère sucrosité en amont qu'il me semble difficile de distinguer de l'aromatique sauvignon. L'alcool est très frais. 

L'accord avec le fromage de chèvre est évident. Les arômes de citron confits et la qualité de l'acidité s'accordent parfaitement avec cette crème de lait à peine salée au goût prononcé, bien noisette dont la croute délivre une belle lactance fumée. Le croustillant de la baguette au levain et son goût à nouveau noisette achèvent mon passage au paradis ! 

Alors vient l'heure d'une superbe côte de porc ! Y'a pas de mal à se faire du bien, tant qu'on peut !  

En conclusion, je ne succombe pas encore totalement aux charmes du sauvignon, surtout en milieu de repas, mais j'avoue avoir adoré la rondeur et la tension de cette bouteille. 

A reboire avec grand plaisir ! 

TRES BIEN