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Du pif sans gadget
15 avril 2015

Brézé Guiberteau 2008 et L'insolite 2008 de Thierry Germain

J'ai eu le plaisir de juxtaposer ces deux vins que je ne connaissais pas, avec le désir d'appréhender le style de l'un et de l'autre. Difficile pour moi de comparer la méthode de fabrication de chacun avec le peu d'informations que j'ai pu recueillir. Les deux terroirs sont distants de moins de 10 kms (le Guiberteau est plus au sud), de composition argilo-calcaire (pas de détail). La fermentation alcoolique d'Insolite s'effectue en foudres ovales de 12hl. L'élevage du Brézé dure de 18 à 24 mois contre 12 pour le vin de Thierry Germain. 

Voici mes notes: 



Brézé 2008 - Guiberteau - Saumur 

Bouchon de qualité, bien long, au toucher bien sec. Aucunement entamé. 

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Robe jaune paille plus soutenue que sur Insolite, avec de vague reflets verts. 

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Nez assez boisé, pâtissier. On découvre la vanille, la crème patissière, des fruits acidulés voire très acidulés comme le maracuja (aspect très agréable). Cela m'oriente presque par instants sur des traits de tokaji. C'est puissant, exubérant, très parfum "rhum-raisin". On songerait à certaines fragrances d'armagnac agé. Difficile d'y trouver une réelle fraicheur à ce stade. Quelques douces suggestions de caramel blond, decrème brulée et même de cappucino. C'est finalement assez complexe, l'acidulé parvenant tout de même a prendre le devant. Le terme "fraicheur" est un peu impropre. Ca n'est pas très élégant, sans être putassier néanmoins. Avec une aération de 30 minutes ou suite à l'effet des quelques gorgées, le côté élevage semble se dissiper pour laisser davantage de place au fruit, au caractère bien patissier toutefois (crème patissière, coing, goyave, poire bien mûre). 

La bouche m'a fait l'effet d'une bombe atomique à la première lampée (goûté avant Insolite), sur le plan de l'acidité ! (j'ai révisé ce jugement le lendemain. Ce sera finalement plus élancé et salin sur Insolite). Bien grasse et pleine en attaque, elle offre une tension acide/alcool assez étonnante mais qui se développe avec moins d'énergie et de reprise que sur Insolite. Au cours du déroulement, l'amertume se dessine, et triomphe excessivement en finale pour y rester durablement. L'aromatique apportée par l'élevage (vanillé, un peu croute de fromage (pas de signe d'évolution pourtant),"rhum-raisin" et amers même si mêlés au fruit acidulé quelque part), marque longuement le palais et frise l'écoeurement à mon goût. Assez lassant mais intriguant. 

Pour moi, c'est un vin presque vulgaire, son terroir est abimé par l'usage de la barrique. Difficile à noter dans ces conditions car il y a de nombreuses qualités (complexité du nez, chair, acidité) mais tellement de vilains défauts aussi. Je trouve ce vin mauvais par certains égards et très bon à d'autres. Pas du tout mon style mais intéressant. 

"BIEN ++" 

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L'Insolite 2008 - Thierry Germain - Saumur 

Conservé dans une cave de restaurant impeccable. Bouchon imbibé par endroits jusqu'à moitié, très souple au toucher, présentant une belle moisissure sous la capsule. 

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Quelques concrétions d'humidité sur la collerette, signe de bonnes conditions de conservation. 

 

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Robe jaune paille avec des nuances vertes. Plus pale que le Brézé, moins cuivrée. 

 

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Nez bien chenin avec de très jolis fruits blancs. La poire ressort, le coing léger juste derrière avec de jolis acidulés frais et élancés. Un côté beurré se manifeste mais rien de pâtissier (un soupçon alors de caramel au beurre, vraiment dérisoire ?). Le caractère maracuja se développe nettement sur fond de verre, peu lorsqu'il est plein. Rien d'exotique donc dans ce dernier cas. Quelque chose liée à la chimie de l'alcool trouble la précision du fruit (discutable) ou est-ce cette infime présence de caramel au beurre (très lointain, j'insiste). C'est relativement net sur le coing et la poire mais pas aussi pur que sur Montbenault 2010 de Leroy. 

Magnifique tension/acidité dès l'attaque qui ne lâche pas jusqu'en finale. Hyper traçant ! Energie et reprise de l'élan acidulé splendides, plus de longueur que sur Bézé. C'est plein, la consistance est belle, un peu moins large que Brézé. Beaucoup plus de fraicheur, c'est un euphémisme que sur ce dernier. Superbes acidulés qui se ramifient après complète déglutition, très salivants, accompagnés de délicats amers. Rien à dire, c'est magnifique ! Un cran en dessous peut-être du Montbenault ou du Collier 2010. Difficile d'affirmer. 

J'ai adoré la bouche, le nez pourrait être plus fascinant. 

TRES BIEN 

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Conclusion: L'élevage de Brézé défigure les grandes qualités du vin et laisse en finale des amers vanillés assez désagréables. Insolite semble à ses côtés d'une grande clarté en bouche. Les deux sont bien secs et présentent de superbes acidités. Le Germain a un développement nettement plus entretenu. Les attaques sont toutes deux très incisives.Très belles tensions dans l'ensemble. Un grand plaisir que de faire discuter ces deux chenins où l'empreinte du vigneron est évidente. 

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