Galet Blanc 2010 - Côte Rôtie - François Villard

L'idée était mauvaise d'ouvrir un rouge. Il fait trop chaud autour de moi, je fonds sur place comme un vulgaire bloc de saindoux ! Même à bonne température, l'analyse du nez semble compliquée. Et ce que je vais pouvoir dire risque fortement d'être à côté de la plaque. 

Nez très mûr sur le cassis compoté avec un cuir important, très floral-violette confite. Le verre vide est superbe dans son genre, assez classieux, très joli fruit semblant réunir grenache et syrah. Très animal surtout avec une pointe mentholée et une autre annonciatrice d'eucalyptus, pas de volatile. Quelques "amers" à ce stade apportés par une réduction tenace.

Bouche très dense en tanins non fondus, équilibrée, bâtie sur la fraicheur bien que solidement riche. Grosse matière qui pourrait présager d'un velouté à venir délicieux. Le vin est résolument bu à une période transitoire non adaptée (ça reste appréciable !). Arômes très fruités mais tanniques. Longueur pas mal du tout, un peu dure en milieu de bouche: est-ce le niveau d'alcool qui serre comme ça ou une impression arômatique ?

Je lâche l'affaire pour ce soir, de toute façon la réduction réclame davantage d'aération pour se dissiper...

J+1: Sur le premier petit verre, les arômes sont encore préservés mais ont néanmoins changé. Rien de classieux, tout n'est que fruits rouges de qualité, framboise et groseille surtout avec un net pamplemousse. La bouche est un peu particulière. Au début elle m'a semblé gagnée par une dureté difficile. Puis...Très beau charnu, velouté, très porté sur le fruit avec une jolie violette pas trop florale. Tanins en effet assez denses mais beaucoup plus fondus que la veille. Belle longueur et fraicheur surtout. Persistance intéressante. Beaucoup de fraicheur encore une fois. Me rappelle Guillamy 2011 au nez mais plus dense et un poil plus fin en bouche et quelque part Guilhelm Gaucelm 2011 avec moins de volatile (pas fait exprès pour l'homonymie).

Un vin que je n'ai pas réussi à suivre...même ce soir le second petit verre devenait hyper encombré par l'acescence puis sur la troisième rasade, c'est redevenu normal comme décrit juste au-dessus !

Bref, un vin que je n'ai pas compris, hyper changeant, qui a finalement beaucoup de qualités, du fruit, une belle matière mais qui n'a pas l'émotion d'une vraie Côte Rotie. Pas tellement plus intéressant que Guillamy, plus de deux fois moins cher ! Je souhaitais retrouver la finesse de Poivre et Sol 2011, ça n'a pas été le cas.