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Du pif sans gadget
25 décembre 2016

Roses de Jeanne - Presle 2012 - Dégorgement en avril 2016

Ouvert et goûté hier soir aux côtés d'un BdN Egly-Ouriet (dégorgé en janvier 2016), ce Presle m'est apparu nettement moins expressif au nez, plus fade en bouche, d'une longueur moins intense mais offrant une bulle tout aussi fine. Petite déception à ce stade, jugement à revoir plus tard étant donné les quantités d'autres vins déjà ingurgitées !

La bouteille ayant été épuisée que de moitié, "je me fais violence" (!) pour la boire ce lendemain au déjeuner de peur que l'attente jusqu'au soir soit fatale à l'effervescence. Bonne surprise, la bulle n'a presque rien perdu de sa gaieté.

Le nez est presque insignifiant mais n'est pas neutre non plus. On décèle de subtiles notes un poil mûres pouvant évoquer un miel très léger, une poire peut-être. Je m' orienterais davantage vers des évocations florales, quelque chose du tilleul ou lointainement de la camomille. Quelques notes briochées éventuellement sur fond de verre.

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Mais l'habit ne fait pas le moine ici. Derrière tant de discrétion, la bouche se révèle une merveille ! La poire est juste mûre a minima pour offrir de la gourmandise mais reste bien blanche avec un soupçon de miel d'acacia dilué et un vague tilleul diffus. Le volume est impressionnant sans que l'effervescence n'agresse. La mâche est pulpeuse sans rondeur. Et surtout, le développement est d'une longueur impressionnante. Un équilibre remarquable entre ourlé en bouche et droiture. Finale d'une grande délicatesse sur la poire à peine teintée de tilleul.

Un vin qui semble avoir bénéficié de l'aération, difficile de l'affirmer maintenant qu'il n'est plus confronté à l'Egly-Ouriet vis-à-vis duquel j'avais établi mes premières impressions. Je pense que ces deux champagnes n' ont de toute façon rien à voir, si ce n'est l' origine commune du cépage dont ils sont faits. Le Egly-Ouriet est probablement plus puissant, ce qui influe probablement sur l'impression que l' on peut avoir de sa tension acide. Autre aspect cette fois radicalement opposé, le caractère légèrement oxydatif qui n'apparait nullement sur le Roses de Jeanne.

En résumé, les deux vins sont magnifiques ! Difficile de donner sa préférence. L'un a un fort caractère vineux, offrant une complexité plus évidente, ses traits sont marqués, l'autre est davantage délicat, peu paraitre plus fade à première vue mais se révèle plus subtil au final. Tout deux ont une tension et une longueur remarquables. Difficile de dire qui va le plus loin ! Ma mémoire n'y arrive pas.

Ce soir je termine les deux derniers verres. L'effervescence est toujours bien vaillante même si légèrement atténuée. Le vin s'est manifestement ouvert davantage au nez pour devenir réjouissant. La brioche fine sur des acidulés floraux et de poire fraiche se sont intensifiés. La bouche est maintenant vraiment remarquable, impressionnante de relance. La tension est parfaite, le tranchant est beau sans être sur le fil du rasoir de certains autres blancs tranquilles ou non que j'ai pu rencontrer. Le charnu est épatant. On pourrait trouver l'aromatique un peu linéaire en cherchant le défaut. Sur un carpaccio de poisson blanc ou de langoustine, ça pourrait être fantastique et super adapté.

Vingt quatre heures d' ouverture, bouteille entamée et conservée avec bouchon, ont énormément amélioré le nez et élancé la bouche. Le même degré d'aération serait-il obtenu sur une bouteille juste épaulée, ouverte depuis autant de temps ? Je ne consomme pas assez de champagne et ne prends jamais vraiment le temps d'oxygéner mes vins de manière générale pour y répondre.

Un superbe Champagne à l'aromatique délicate.

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